Chaque année après les excès du nouvel an a lieu le Dry January. Un mouvement prônant un mois de janvier sans alcool. Et bien que ce challenge se fasse encore timide en France, il bat des records en son pays de naissance, l’Angleterre.
L’application Try Dry permet aux utilisateurs d’avoir un suivi sur leur mois sans alcool. Divers comptes leurs permettent aussi de suivre l’actualité du défi et d’être entourés de multiples participants. Photo : SudOuest
On discute autour d’une bière au bar, on aime savourer un bon vin et on sert du champagne pour célébrer les bonnes nouvelles, force est de constater que l’alcool fait partie de nos vies.
Une habitude qui se révèle dans notre consommation. D ’après un rapport de l’ONG United european gastroenterology, dans le monde, c’est en Europe que l’on boit le plus.
De l’autre côté de la manche, nos voisins Anglais ne semblent d’ailleurs pas déroger à la règle et se retrouvent même être classés parmi les plus gros consommateurs d’Europe selon l’organisation mondiale de la santé (OMS). C’est de cette ambiance enivrante que né le Dry January.
Le mois sans alcool
Représentant aujourd’hui un mouvement international, le Dry January puise ses origines d’une campagne de l’association Alcohol Change UK qui a eu lieu pour la première fois en 2013.
L’association « cherche, soutien, collecte et communique les recherches et témoignages concernant tous les aspects de la prévention envers l’alcool », et s’engage dans le but de réduire le mal causé par l’alcool précise-t ’elle dans un communiqué.
« Le Dry January est quelque chose de très commun en Angleterre. Évidemment, les bienfaits médicaux de ce mouvement sont un véritable motivateur sans oublier le fait d’économiser un peu d’argent », explique le Londonien Roddy Kemp.
Selon une étude de l’Université de Sussex, 71% des participants ont mieux dormi, 58% ont perdu du poids, 57% ont eu une meilleure concentration et 54% ont eu une plus belle peau.
« Boire de l’alcool en grande quantité mène souvent à des incidents, et ce, particulièrement lors des fêtes de fin d’année, cela peut aller des petites blessures jusqu’aux accidents de la route », précise Alcool Health Alliance UK. « Si l’on ressent un réel manque pendant le Dry January c’est que l’on a peut-être un problème d’addiction et qu’il faut en parler à un spécialiste ».
L’Angleterre ivre du Dy January
« En Angleterre, le mouvement possède une réelle présence dans les mœurs. »
Tom Abadie, un Franco-Britannique de 24 ans ayant fait ses études en Angleterre.
Il y a dix ans, lors de la première édition ils n’étaient que 4 000 participants, aujourd’hui, pour sa dixième bougie, le Dry January recense presque 9 millions d’adhérents, un record. Pour cette édition, un Anglais sur sept se dit prêt à arrêter l’alcool pendant un mois et un tiers d’entre eux souhaitent même réduire drastiquement leur consommation d’alcool cette année.
« C’est un très bon challenge, le mois sans alcool permet de nettoyer son corps, mais permet aussi de sensibiliser et d’avoir des discussions autour de la consommation excessive d’alcool », estime Tom Abadie, un Franco-Britannique de 24 ans ayant fait ses études en Angleterre.
Bien qu’étant une tendance populaire en Angleterre, le Dry January a aujourd’hui du mal à s’exporter en France malgré sa 4e édition. Pour cause, en Angleterre, des campagnes de sensibilisation à l’alcoolisme et à ses effets négatifs sur la santé sont déjà mises en place depuis de nombreuses années. Les campagnes de sensibilisation à la sobriété en France sont a contrario généralement plus récentes et manque de promotions par les autorités sanitaires.
« Je n’ai pas l’impression d’en avoir entendu parler en France, alors qu’en Angleterre, j’en ai beaucoup entendu parler. Le mouvement possède une réelle présence dans les mœurs », affirme Tom ayant côtoyé les deux pays.