Ce samedi, la fusée Starship d’Elon Musk, la fusée la plus grande et la plus puissante jamais créée a décollé de la base SpaceX depuis le Texas aux États-Unis. Malgré une séparation réussie, les deux étages de l’engin ont explosé après quelques minutes de vol.
La prochaine fois, c’est la bonne ! Elle est censée ramener l’homme sur la Lune en 2025 mais sept mois après le premier essai, le second décollage de la fusée Starship s’est lui aussi soldé par une explosion. L’engin de 120 m de haut a finalement fini en pièces détachées au bout de 8 minutes de vol.
En avril dernier, une explosion avait eu lieu avant même la séparation des deux étages, seulement 4 minutes après le décollage. « Même si ce n’est pas à 100 % une réussite, c’est une avancée », analyse Marie-Ange Sanguy, rédactrice en chef du magazine Espace et Exploration.
De prime abord faire exploser sa fusée deux fois d’affilée ne renvoie pas un signal de confiance. Pourtant, ce deuxième vol semble avoir satisfait les spécialistes. « Il y a eu énormément de progrès et de nombreux autres objectifs atteints », affirme l’ingénieure en aérospatial Chloé Carriere.
Quelles réussites ?
La fusée Starship qui pèse plus de 7 000 tonnes et qui mesure l’équivalent d’un immeuble de 30 étages représente en effet un véritable défi technologique. La première réussite de la mission du 18 novembre 2023 réside dans le fait que chacun des 33 moteurs de l’étage à propulsion ont tous parfaitement fonctionné. Une mission qui n’avait pas eu l’opportunité d’être accomplie lors du premier vol.
Autre point fort de ce décollage, la plateforme de lancement qui sert de support au lancement la fusée est restée intacte. L’installation d’« un déluge », un système de refroidissement du pas de tir avec un réseau de lances à eau, a pu préserver l’intégrité de la structure, qui était sortie ravagée du lancement précédent.
Un enjeu de taille
Il reste en théorie moins de 2 ans, jusqu’à décembre 2025 pour que la navette Starship puisse faire ses preuves et remplir son cahier des charges. Ces décollages sont, en effet, attentivement scrutés par la NASA, qui compte sur cette fusée pour déposer ses prochains astronautes sur sa Lune en 2025. Un calendrier qui semble donc de plus en plus intenable. Le Falcon Heavy, le lanceur spatial de la société SpaceX avait par exemple eu de plus de 5 ans de retard pour son premier vol.
Pour autant, ces potentiels retards ne semblent pour l’instant pas inquiéter l’agence américaine. « Félicitations aux équipes qui ont progressé lors du test en vol d’aujourd’hui. Le vol spatial est une aventure audacieuse qui exige un esprit positif et une innovation audacieuse. », a écrit sur X (anciennement Twitter) le patron de la Nasa Bill Nelson. « Le test d’aujourd’hui est l’occasion d’apprendre, puis de voler à nouveau ».
Samy Rabbata